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LES JÉSUITES

du collège de la Trinité une somme de vingt-quatre mille francs pour fonder un second collège du côté de Fourvière, dans lequel on enseignerait trois basses classes. Le legs fut accepté, et le Petit Collège fut fondé. Le célèbre P. de La Chaisey fut recteur en 1668. Comme au Grand Collège, les Oratoriens remplacèrent les Jésuites, mais la révolution fit fermer les classes.

En 1802, les frères des Écoles chrétiennes, au nombre de vingt-six, voulant y former le centre de leur congrégation, y vinrent habiter avec leur supérieur général. Ils n’y restèrent pas longtemps, ils achetèrent plus tard l’ancienne maison des Lazaristes, qui est au-dessus du Petit Collège, et abandonnèrent cette première résidence. Plus tard encore, le noviciat fut transféré à Caluire, et la maison mère fut établie à Passy, près Paris.

Aujourd’hui, dans les bâtiments de l’ancien Petit Collège sont établis divers services : la chapelle, autrefois ouverte aux exercices religieux de certaines confréries, est maintenant fermée, la municipalité du cinquième arrondissement y est installée, La faculté de droit y a donné ses leçons, la faculté de théologie y faisait entendre naguère encore son haut enseignement.

On sait que la Compagnie de Jésus fut supprimée, en 1773, par le souverain pontife Clément XIV, mais elle fut rétablie par Pie VII, en 1814. Après bien des essais et des luttes, les Jésuites parvinrent à rentrer en France ; ils revinrent à Lyon, en 1832, et s’installèrent à nouveau dans la rue Sainte-Hélène, vers 1866. Leurs deux résidences de Lyon, Sainte-Hélène et Fourvière, étaient magnifiques, mais ils furent expulsés en 1880, en vertu des fameux décrets inventés par J. Ferry. Ils n’ont cependant pas quitté Lyon. Après avoir vécu quelque temps dispersés, ils sont aujourd’hui, soit à Sainte-Hélène dans leur ancienne résidence, soit à Fourvière ou aux Brotteaux, dans deux magnifiques maisons qu’ils viennent de faire construire, soit pour la direction spirituelle des âmes, soit pour l’éducation de la jeunesse. Leur externat de Sainte-Hélène est des plus florissants.

En constatant, à travers l’histoire, cette longue suite de luttes et de combats, de persécutions et d’expulsions, dont les Jésuites sont