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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

puisqu’il put servir à la maison dès retraites, au jardin qui en dépendait, et à celui des chevaliers de, l’Arc, que les Jésuites avaient vendu à la ville. C’était, comme on peut le voir encore, une grande maison de cinq étages, dont chacun se composait d’un long corridor servant de communication à de nombreuses cellules, où logeaient ceux qui venaient s’y retirer. On y faisait régulièrement, dans le temps de Pâques, deux retraites de huit jours, et une, chaque mois, d’un jour seulement. Le P. de Broissia était chargé de la direction de cette maison.

Lors de la suppression des Jésuites, un arrêt du Parlement (1762) mit leurs maisons et leurs établissements à la charge des curés, en leur enjoignant de veiller à tout ce qui concerne la décence des vases sacrés et des chapelles intérieures et extérieures, le tout par provision et jusqu’autrement il y ait été pourvu. Il est donc à présumer que le clergé d’Ainay fut chargé de cette conservation.

À la Révolution, ce qui avait été les biens des Jésuites fut vendu comme bien national, l’église de Saint-Joseph fut démolie et la rue Saint-Joseph fut prolongée. Dans les premières années de ce siècle, l’administration prit en location l’ancienne maison des Jésuites, et en fit une prison jusque vers 1832, époque à laquelle le transfert de ce pénitencier à Perrache permit d’ouvrir la rue de Bourbon, de la rue Sainte-Hélène à la rue de Jarente. Cette affectation momentanée explique une locution qu’on trouve encore aujourd’hui dans le peuple, et qui depuis un demi-siècle n’a pas de raison d’être : être à Saint-Joseph, pour dire : être en prison. — La maison de la congrégation et la maison des retraites sont aujourd’hui des propriétés particulières.

À ces deux grands établissements de Jésuites, le collège de la Trinité et la maison professe de la rue Sainte-Hélène, il faut ajouter le Petit Collège, qui ne fut fondé que vers 1630. Pour les élèves habitant la rive droite de la Saône ou la colline de Fourrière, le Grand Collège était bien éloigné, et cet éloignement était préjudiciable à un grand nombre et à bien des points de vue. Gabrielle de Gadagne, veuve du marquis de Saint-Chamond, donna aux Jésuites