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LES JÉSUITES

caserne à la gendarmerie à pied, et qui fut jadis la maison des retraites. Ce vaste emplacement, de près d’un hectare, comprenait la maison professe, la maison de la congrégation, l’église de Saint-Joseph et la maison des retraites.

La maison professe ne fut d’abord qu’un noviciat destiné principalement aux exercices spirituels du troisième an, que les pères sont obligés de faire avant la profession solennelle. Le Consulat s’opposa d’abord à la fondation de cette maison, comme contraire au traité passé entre les religieux et les échevins pour la direction du collège de la Trinité, mais le P. Acquaviva, général des Jésuites, rectifia les clauses du contrat, et le Consulat révoqua son arrêté.

Le long de la rue d’Auvergne existait une congrégation de laïques sous la direction des Jésuites. Elle se réunissait d’abord dans une chapelle de l’intérieur de la maison ; mais, en 1643, les congréganistes achetèrent de leurs directeurs un emplacement, moyennant quinze cents livres et une rente de cent cinquante, pour y construire un bâtiment, avec cette clause que si les exercices venaient à cesser, les Jésuites ne pourraient rentrer en possession de cet immeuble qu’en payant aux congréganistes l’achat du terrain et les frais de construction. La chapelle de cette congrégation était ornée de belles boiseries et de plusieurs tableaux de Sarrabat.

L’église, sous le vocable de saint Joseph (la seconde qui, en France, fut placée sous ce patronage), occupait l’emplacement actuel du prolongement de la rue Saint-Joseph, qui alors n’était ouverte que jusqu’à la rue Sainte-Hélène. Elle fut bâtie grâce aux libéralités de François Clapisson, président des trésoriers de France, et de Marguerite d’Ullins, son épouse, vers 1620. Le roi Louis XIII, le cardinal de Richelieu, Horace et Jacques Cardon contribuèrent par leurs dons à son embellissement. On y remarquait le tableau du maître autel, attribué à Mutien, un Ecce homo du vieux Palme, un tableau de Le Blanc, et une chapelle du dessin de Delamonce.

La maison des retraites était contiguë à l’église ; elle fut élevée sur un terrain qui faisait jadis partie d’un emplacement acquis, en 1637, d’un sieur Claude Burlet. Ce terrain était considérable,