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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Avignon. Comme nous le verrons plus tard, le collège passa dans les mains des Oratoriens, qui ne le gardèrent qu’une trentaine d’années. Alors la Révolution chassa les prêtres enseignants comme les membres des autres ordres. Après le siège de Lyon, le grand collège devint une caserne. En 1802, la Consulta italienne, qui devait fonder la république cisalpine et donner à Napoléon Bonaparte le titre de président, y tint ses séances ; là, le poète républicain Ugo Foscolo, l’ami d’Alfieri, refusa un don de six mille francs qu’on lui offrait pour faire l’éloge du premier consul, préférant à tout sa fière indépendance. Ensuite l’école centrale, qui était au palais Saint-Pierre, vint y mourir. Enfin, à la création de l’Université, le collège de la Trinité devint un lycée impérial, et l’Université y règne encore.

J’ai voulu aller jusqu’au bout de cette histoire du collège en groupant tous les faits qui s’y rapportent, mais il faut maintenant revenir en arrière, et parler de la maison professe de Saint-Joseph.

Le 6 juillet 1592, Louis-François de Rhodes donna, par testament, tout son bien pour bâtir une maison professe ; mais l’expulsion de 1594 ayant mis un arrêt momentané à ce projet, l’établissement n’eut lieu qu’en 1605. C’est au P. de Canillac, qui se fit jésuite lui-même en 1606, et qui voulut y employer une partie de son patrimoine, que l’on dut la réalisation du projet susdit. Le résultat fut la construction d’une maison de probation. Les Jésuites de la rue Sainte-Hélène conservaient un portrait de ce père, sur la toile duquel on lisait cette inscription : François de Montboissier de Canillac, recteur et principal bienfaiteur de la maison de probation de Saint-Joseph de la Compagnie de Jésus, et fondateur de la mission de Constantinople.

Citons de suite, pour n’avoir pas à y revenir, un autre bienfaiteur des Jésuites, soit au collège, soit à Saint-Joseph, Horace Cardon, gentilhomme lucquois, qui conquit son droit de cité par ses immenses bienfaits, et dont nous avons déjà parlé.

Le nouvel établissement des Jésuites était situé à l’angle de la rue Sainte-Hélène et de la rue d’Auvergne, et s’étendait à l’orient jusqu’à cette grande et "singulière maison qui a servi autrefois de