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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

modèles de manœuvres servant à la fabrication. L’entrée du couvent fut ménagée par une allée sans communication, ouverte dans cette construction nouvelle.

La communauté de la Grande-Fabrique fonctionna régulièrement jusqu’en 1779, époque à laquelle elle fut vendue par suite d’une résolution gouvernementale.

Quand survint la Révolution, le couvent des Jacobins ne fut pas épargné. Le monastère de Paris devint le siège d’un club révolutionnaire fameux, où furent agités les débats les plus sanglants, d’où partirent les résolutions les plus féroces. À Lyon, on ne vendit pas le claustral, la ville en resta propriétaire. L’église devint comme une sorte de théâtre en disponibilité, à l’usage des bateleurs et des écuyers de passage ; elle servit ensuite de remise aux voitures. Un moment il fut question de la rendre à sa première destination et d’en faire une église paroissiale sous le patronage de Saint-Pothin ; c’était une excellente idée, vu l’éloignement des églises en ce point de la ville, mais elle ne se réalisa point. Mgr Fesch fit des efforts nombreux pour obtenir cet ancien claustral. Il avait le dessein d’y établir le petit séminaire des enfants de chœur et des autres jeunes gens de Lyon se destinant à l’état ecclésiastique. « Rien, disait-il, ne conviendrait mieux à cet établissement que l’ancien couvent des Dominicains ; il est vaste, central, et surtout très à portée de la Primatiale. Le gouvernement a supprimé l’école secondaire qu’il y avait établie ; il ne lui a pas donné une autre destination. Cette maison a déjà été morcelée ; on en a vendu l’église, qui était belle, et qu’on a en partie démolie ; on a encore vendu le jardin, avec les corps de bâtiments qui étaient sur la rue. Ce qui reste, que je réclame, est dans une cour ; ce sont des pièces vides ou occupées par des personnes qui n’en payent pas le loyer, de sorte que cette concession sera avantageuse au clergé, sans entraîner un grand sacrifice pour le gouvernement… » Malgré cet habile plaidoyer, les vœux de l’archevêque ne furent point exaucés.

Plus tard le couvent servit provisoirement de mont-de-piété ; enfin sous l’administration de M. de Bondy (1810) on résolut d’en