Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/411

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
394
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

qui avait été médecin à notre Hôtel-Dieu, parle quelque part « des bavards de Confort ». Sur cette place, dit J. Spon, contre la maison appelée la Tour de l’Ange, au coin de la rue Écorche-Boeuf, on avait inscrit le souvenir d’un terrible débordement de nos deux fleuves : « L’an 1570, et le dimanche troisième jour de décembre environ onze heures du soir, le Rhosne et la Saosne se sont assemblés en la place de Confort, au coin de la maison appelé la Tour, et l’onzième jour du dit mois le Rhône est remonté au dit coin. » Sur cette place encore on éleva, en 1609, une pyramide eh l’honneur d’Henri IV, on la remania en 1740, et on lui fit un piédestal sur lequel était rappelée la dédicace ancienne, et formulée une autre dédicace en l’honneur de Louis XV. Cette pyramide, détail assez singulier à signaler, portait le nom de Dieu gravé en vingt-quatre langues.

Quant au monastère, je ne crois pas qu’il en existe un plan ; on peut cependant, à l’aide de documents épars çà et là, s’en faire une idée, sinon exacte, du moins suffisante. Les terrains occupés primitivement par les Dominicains de Lyon s’étendaient de la place de Confort jusque près de Bellecour, et de la rue Saint-Dominique jusqu’à la rue Confort. Sur ce vaste emplacement il n’y eut d’abord que quelques bâtiments, mais plus tard les libéralités des négociants florentins changèrent la face des choses : il y eut de vastes salles, des cellules nombreuses, des allées, des jardins, etc. En 1617, on vit le jardin se remplir de treillis de vignes et de toutes sortes d’arbres fruitiers, les allées se garnir de tilleuls et d’aubépines, les parterres se former et s’orner de fleurs. Les meubles des chambres furent mis en meilleur état, la grande cour du couvent fut pavée, le lambris et la galerie d’entrée du monastère, ainsi que le réfectoire des malades, furent ornés de tableaux. En 1651, on bâtit un noviciat : ce fut une vaste salle, couverte d’une voûte à ogives et supportée par des pilastres ; puis le grand réfectoire fut pavé en pierres plates. Tous ces ouvrages disparurent quand on rebâtit le couvent, ce qui eut lieu en 1714. À cette époque, le frère Godin dirigea la démolition de l’ancien couvent et la construction du nouveau, qui était tourné vers le jardin. Pour subvenir à ces frais, on vendit une portion de