Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
388
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

ordre, Dominique revint mourir au couvent de Bologne, en 1221. Il n’était âgé que de cinquante et un ans ; il fut canonisé par Grégoire IX en 1234, et l’Église célèbre sa fête le 4 du mois d’août.

Cet ordre, si florissant pendant la vie même de son fondateur, fit, après la mort de saint Dominique, des progrès plus considérables encore et se répandit dans toutes les parties du monde. La règle était sévère, l’abstinence continuelle, les jeûnes prolongés, la pauvreté presque complète. Le costume fut d’abord celui des chanoines de Saint-Augustin, mais, en 1219, à la suite d’une vision du bienheureux Renaud d’Orléans, il fut changé et consista en une robe blanche, un scapulaire et un chaperon de même couleur, c’est le vêtement de la maison ; au chœur et en ville, les religieux ont de plus une chape et un chaperon noirs. Les frères ont le scapulaire noir.

Le souverain Pontife honore cet ordre d’une distinction spéciale : c’est toujours un religieux dominicain qui est nommé Maître du sacré palais. Le Maître du sacré palais est en quelque sorte un maître de la doctrine ; il examine les sermons, nomme les prédicateurs de la chapelle papale, reçoit au grade de docteur en théologie, accorde ou refuse l’imprimatur, est consulteur-né des congrégations du Saint-Office et des Rites, assiste aux assemblées de l’Index et à celles qui se tiennent chez le cardinal-vicaire pour les concours des curés de Rome. Il prend rang après les auditeurs de Rote et a le titre de Révérendissime. Hugues Seguin de Billom, en Auvergne, exerça cette charge en 1281, il devint ensuite cardinal et évêque auxiliaire de Mgr Raoul de la Tourette, archevêque de Lyon.

C’est aussi dans cet ordre qu’on prenait les inquisiteurs, juges d’un tribunal doctrinal qui prononçait sur les questions d’orthodoxie, et qu’il ne faut pas juger avec nos idées d’aujourd’hui.

La famille dominicaine a donné un nombre considérable d’illustres personnages ; elle compte, d’après un calcul authentique, plus de treize mille martyrs, treize saints canonisés et plus de soixante-dix bienheureux. Elle s’honore encore d’avoir donné à l’Église quatre papes, plus de soixante-dix cardinaux, plusieurs patriarches, quatre cents archevêques et deux mille évêques. Les grands talents, les