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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

fit religieux dans l’ordre de Cîteaux, et fut élevé à la dignité de cardinal.

Il n’avait que vingt-quatre ans, quand l’évêque d’Osma, voulant réformer son chapitre, et connaissant la grande vertu du jeune Dominique, le nomma chanoine de sa cathédrale. Il édifia tous ceux qui l’entouraient en leur faisant chérir la sainteté de leur vocation ; il parcourut diverses provinces en prêchant la parole de Dieu, en cherchant à détruire les erreurs et les vices ; enfin, lorsqu’il fut élevé à la prêtrise, il fut nommé sous-prieur du chapitre d’Osma.

Mais, en 1204, l’évêque d’Osma fut envoyé-par Alphonse, roi de Castille, en qualité d’ambassadeur en France, pour y négocier le mariage de son fils Ferdinand avec la princesse de Lusignan, fille du comte de la Marche. Dominique faisait partie de la suite du prélat. En traversant le Languedoc, il fut ému par le spectacle des ravages causés par les Albigeois en ce pays, et après bien des péripéties, il obtint du pape Innocent III de demeurer dans le Languedoc pour travailler à la conversion des hérétiques. Il fut aidé d’abord, dans l’œuvre de la mission, par des religieux et des prêtres zélés, qui un instant abandonnaient leurs travaux et leurs fonctions pour prêcher la parole de Dieu. Mais ces auxiliaires, n’étant que temporaires, se retiraient après un certain temps et laissaient Dominique dans un cruel embarras. Il eut alors la pensée de créer un ordre pour la prédication de l’Évangile, la conversion des hérétiques, la défense de la foi et la propagation du christianisme. Ses premiers compagnons furent Guillaume du Clairet et Dominique l’Espagnol. Cette compagnie s’augmenta jusqu’au nombre de seize ; outre les deux que je viens de nommer, on comptait encore Bertrand de Cariga, Étienne de Metz, Odier de Bretagne, Mathieu de Paris, Jean de Navarre, et deux frères de Toulouse, Pierre et Thomas de Syllan, qui donnèrent à saint Dominique leur maison située près la porte de Narbonne. Cette maison devint le premier couvent des dominicains. Notre fondateur avait encore, parmi les premiers compagnons de ses apostoliques travaux, son propre frère Menez de Guzman.

Il s’occupa alors de choisir une règle et de la faire approuver.