Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
375
LES GÉNOVÉFAINS

dateur Patient a érigés en l’honneur des saints. Un rayon de lumière éclaire les corps des martyrs ensevelis jadis dans une caverne profonde ; le sanctuaire inférieur est éclatant de richesses, et l’église supérieure élève dans les airs son faîte majestueux. Celui-là est sûrement sur le chemin qui mène au ciel, qui prépare ici-bas pour le Christ une royale demeure. »

M. l’abbé Tatu, qui a écrit sur saint Patient une thèse intéressante en certaines parties, mais erronée en beaucoup d’autres, avance que la basilique de saint Patient a duré jusqu’aux ravages des calvinistes en 1562. Il se trompe, un document lui a échappé. La basilique de saint Patient dura jusqu’à l’invasion des Sarrasins, qui la ruinèrent, en 756. Saint Remy la releva, et comme saint Patient l’avait fait déjà, il institua une congrégation de serviteurs de Dieu pour desservir les deux églises avec une pieuse vénération, et y demeurer assidus au culte du Dieu tout-puissant. Les nouveaux desservants étaient au nombre de vingt, quatorze pour l’une des églises et six pour l’autre, avec faculté néanmoins de desservir les deux églises en commun, s’ils le préféraient. Observons en passant que M. Meynis se trompe quand il dit que cette congrégation établie par saint Remy fut celle de saint Ruf de Valence. Les chanoines de saint Ruf ne furent institués qu’en 1039, et ils ne s’établirent à Valence qu’en 1210.

Ce fut vers cette époque, fin du neuvième siècle, que les chanoines-comtes de Lyon firent construire, à côté de la crypte, une chapelle qui devait servir à leur sépulture. Les comtes de Forez et de Beaujolais avaient choisi, pour la même destination, l’église supérieure. En 1083, saint Jubin, archevêque de Lyon, fut enterré sous le portique de la chapelle des martyrs ; en 1824, il fut monté dans l’église supérieure. Au treizième siècle, le pape Innocent IV enrichit d’indulgences l’église de saint Irénée. Signalons encore la séparation des chapitres de Saint-Just et de Saint-Irénée, qui d’abord ne faisaient qu’un ; ensuite une célèbre contestation entre ces deux chapitres, à propos des reliques de saint Irénée, que chacun d’eux prétendait posséder : le chapitre de Saint-Just fut débouté de ses