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LES FEUILLANTS

mille cent livres (232.100). Le parloir des religieux et le logement du portier faisaient partie de cette vente. Le second lot, consistant en une maison de huit croisées de façade et portant le n° 4, fut adjugé à Paul-Étienne Devillas-Boissière, demeurant place de la Comédie, au prix de cent vingt mille trois cents livres (120.300). Le troisième lot, dont la plus grande partie n’était pas construite ; fut acquis par le sieur Rognon, au prix de 28.000 livres. Les 4e, 5e et 6e lots furent vendus à Emmanuel-Philippe Billon, négociant, au prix de 152.000 livres ; ces trois lots comprenaient le claustral des Feuillants. Il fut sursis à la vente du 7e lot, comprenant les hangars et terrains qui avaient servi à l’industrie du moirage, au sujet desquels les Badger faisaient des réclamations. Ce septième lot ne devint une place qu’en 1845. Quant à l’église, qu’on espéra un moment conserver, elle fut démolie au commencement de ce siècle et sur les fondations on éleva une maison. La rue de Thou fut ouverte vers 1810.

Voulez-vous avoir aujourd’hui une idée de l’ancien couvent des Feuillants ? Allez grande rue des Feuillants, pénétrez par le passage n° 8 dont j’ai parlé et qui n’a aucune communication avec les étages supérieurs, traversez cette partie de la rue de Thou qui ressemble à la barre supérieure d’un T majuscule, et vous serez en face d’un portail à cintre légèrement surbaissé portant le n°4. Franchissez ce portail, et vous arriverez à un vaste et magnifique escalier, le plus beau peut-être de Lyon, après celui des Carmélites. Montez la première rampe de cet escalier, et vous trouverez une allée qui conduit dans la cour du cloître ; là vous verrez treize arcs, qui s’ouvraient sur le promenoir couvert, que l’on trouve dans tous les monastères. L’idée que vous retirerez de votre promenade sera vague, superficielle sans doute, mais ces restes suffiront pour reconstituer en votre esprit un ensemble qui ne fut pas sans grandeur.

SOURCES :

Le P. Hélyot, Dictionnaire des ordres monastiques.

Les Almanachs de Lyon.

La Revue du Lyonnais, tome XXIV.

Archives municipales.