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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

En 1595, de nouvelles constitutions furent faites et les anciennes rigueurs furent modérées ; c’était nécessaire, quatorze religieux en une semaine étaient morts à l’abbaye de Feuillants. Mais qu’on juge si ces mitigations étaient considérables : il leur était permis de se couvrir la tête, de porter des sandales de bois, — plus tard ils se chaussèrent — de manger des œufs, du poisson, de l’huile, du beurre et du sel, et de boire du vin. Tous les mercredis et les vendredis de chaque semaine, tous les jours de l’Avent, et de l’Exaltation de la sainte Croix jusqu’à Pâques, étaient des jours de jeûne ; ces jours-là ils devaient s’abstenir d’œufs, de beurre et de laitage. Ils dormaient sur des paillasses et se levaient à deux heures après minuit.

Quant au saint réformateur, il subit sa disgrâce avec une humilité exemplaire, jusqu’au jour où le cardinal Bellarmin, chargé de réviser son procès, reconnut sa sainteté et le rétablit en faveur, mais il mourut quelques jours après cette réhabilitation (1600). Après sa mort l’ordre fit de grands progrès ; en 1630, on fut obligé de diviser l’ordre en deux familles, celle de France, et celle d’Italie, ayant chacune un supérieur général.

Leur habillement consistait en une robe ou coule blanche, sans scapulaire, avec un grand capuce de la même couleur se terminant en rond par devant jusqu’à la ceinture et en pointe par derrière jusqu’au milieu des jambes ; ils ceignaient leur robe d’une ceinture faite de la même étoffe que l’habit, et n’avaient point d’habit particulier pour le chœur.

Cet ordre a donné à l’Église, entre autres grands personnages, le cardinal Bona et le cardinal Gabrielli. Le Père Charles de Saint-Paul fut évêque d’Avranches, et le Père dom Côme Roger, évêque de Lombez. Enfin, dernier détail, Clément VIII commit les religieux Feuillants de Rome au soin de jeter au moule les Agnus Dei, qui doivent être présentés à la bénédiction du souverain Pontife. Le privilège fut confirmé par Léon XI et Paul V, qui firent défense à toute autre personne de s’ingérer dans cet ouvrage.

C’est vers 1620 que ces religieux vinrent à Lyon : un acte