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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

du couvent de Bellecour trouvèrent pour la maison naissante des protecteurs au Parlement, qui répondirent et s’engagèrent pour elles, et le 21 août 1671, on obtint un arrêt qui confirmait la donation de Mme de Coligny.

Le troisième monastère de Sainte-Élisabeth avait un clos qui s’étendait presque jusqu’au sommet de la colline, mais, à ce sommet, il y avait la chapelle de Saint-Sébastien, ancienne recluserie, devenue bénéfice de l’abbaye d’Ainay, confié successivement à des prêtres qui desservaient la chapelle et y percevaient les revenus annuels. Cette situation gênait péniblement le monastère dans son entière liberté ; il eut l’heureuse fortune d’en obtenir la donation. Le dernier titulaire de ce bénéfice fut Jean de Sévérac, chanoine d’Ainay, qui le posséda jusqu’en 1669, époque à laquelle il fut réuni au monastère.

Longtemps la maison qui avait été achetée pour le couvent suffit au petit nombre des religieuses, mais des demandes nombreuses arrivèrent, des admissions eurent lieu, et l’ancien local fut trop étroit. En conséquence, les Dames de Sainte-Élisabeth, dites les Colinettes, adressèrent à l’intendant de-Lyon la requête suivante : Les Dames de Sainte-Élisabeth exposent que la caducité de leur église et de leur monastère les a obligées de faire faire des projets pour parachever leur construction, qu’elles avaient même commencé à y faire travailler dès 1719, mais que la circonstance des billets de banque leur fit cesser cette entreprise, qu’elles n’ont pu reprendre que depuis quelques années ; elles ajoutent que les bâtiments qu’elles font actuellement construire sont situés dans l’intérieur du clos qu’elles possèdent dès leur établissement et pour leur utilité particulière, et elles concluent à ce qu’en vertu de l’art. 12 de l’arrêt du conseil du 21 janvier 1738, les plans qu’elles joignent à leur requête soient parafés par M. l’Intendant.

Cette requête fut écoutée, et de 1762 à 1766, on construisit le bâtiment actuel qui est considérable. Mais les religieuses n’en jouirent pas longtemps, une trentaine d’années après, la Révolution éclatait et le troisième monastère devenait une caserne, pen-