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SAINTE-ÉLISABETH

à sept personnes, aux deux demoiselles de Vaux, à Mme Valance et à sa fille, et à une autre personne de Roanne ; elles furent religieuses de chœur ; les servantes des demoiselles de Vaux et des Dames Valance reçurent aussi l’habit et furent sœurs converses. Quelque temps après, ces novices firent profession : la communauté de Sainte-Élisabeth était définitivement fondée.

Le monastère était situé rue de la Charité, entre la place de Bellecour et les remparts du Rhône ; les bâtiments en étaient considérables, mais obscurs et mal entendus. L’église, placée sous le patronage de sainte Élisabeth, était propre ; elle était remarquable par un retable de bois doré qui en contenait tout le fond et était de très bon goût ; Jacques Stella en avait donné le dessin. La sacristie était une des plus riches de la ville en argenterie et en ornements de toutes les couleurs. Ce couvent contenait, en 1656, soixante religieuses ; en 1741, il en comptait quatre-vingts.

C’est dire que la création de la Mère Magdeleine de Saint-François n’avait fait que se développer ; la piété de cette excellente religieuse et la réputation de ses rares vertus lui attirèrent en effet un grand nombre de personnes désireuses d’entrer dans son monastère. Elle fut huit ans supérieure, puis vicaire, puis première discrète, charge qu’elle garda jusqu’à la fin de sa vie. Remplie de mérites et modèle des vertus religieuses, elle mourut le 23 juin 1642, à l’âge de soixante-trois ans, après en avoir passé vingt-six à Bellecour.

De saintes et habiles supérieures succédèrent à la regrettée Mère Magdeleine, et la prospérité, de la communauté alla toujours croissant. Les demandes d’admission devinrent même si nombreuses qu’il fallut créer un second monastère de Sainte-Élisabeth. Quant à celui de Bellecour, il n’exista que jusqu’en 1745. À cette époque, les religieuses cédèrent aux pauvres de la Charité l’emplacement qu’elles occupaient, et se retirèrent soit aux Deux-Amants, soit aux Colinettes.

Le second monastère fut créé en 1657. Il y avait alors, comme supérieure à Bellecour, la Mère Magdeleine du Sauveur, femme