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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Malte. C’était une grande maison qui avait ses pieds dans la Saône, qui était flanquée de deux grosses tours encore debout en 1860, et qui avait une poterne sur la rivière. Il y avait plusieurs cours intérieures.

Le P. Ménestrier nous a conservé dans ses notes manuscrites, et le P. Colonia l’a transcrite à son tour, l’inscription suivante qui fut gravée sur la porte du bâtiment de la Commanderie de Saint-Georges en lettres gothiques : « C’est l’entrée de la maison de Monsieur Saint Jean-Baptiste et du bon chevalier Monsieur Saint Georges, laquelle maison a été faite et accomplie par messire Humbert de Beauvoir, chevalier de l’ordre dudit Monsieur Saint Jean-Baptiste de Jérusalem et commandeur de céans. Faict le premier jour d’octobre 1498. » D’un côté de la Commanderie, il y avait une maison curiale, et de l’autre, l’hôtel de la Recette générale, où résidaient certains dignitaires, comme le Receveur et le Secrétaire.

Tout d’abord la Commanderie de Saint-Georges ne fut pas très importante, et elle relevait de la langue d’Auvergne, dont les grands-prieurs avaient leur résidence à Bourganeuf, sur les confins du Poitou et de la Marche. Dans la suite elle devint grand-bailliage de la religion et chef-lieu de la langue d’Auvergne, c’est-à-dire une des principales commanderies de France. Chaque année s’y tenait le Chapitre du grand-prieur d’Auvergne, et plusieurs grands-prieurs et grands dignitaires y eurent leur résidence. Quand elle eut ce rang distingué, elle fit rayonner son action autour d’elle. Elle avait un prieur-curé, prêtre conventuel de l’ordre, un vicaire et quatre chapelains. Elle avait aussi dans sa dépendance l’hôpital de Saint-Laurent-hors-les-murs depuis 1504, la chapelle de Saint-Roch-hors-les-murs depuis 1629, et le monastères des dames religieuses du Verbe-Incarné depuis 1655. Puisque l’occasion s’en présente, je ne résiste pas au désir de dire un mot sur ces divers lieux.

L’hôpital de Saint-Laurent était situé sur les bords du confluent du Rhône et de la Saône à l’occident. On l’appelait aussi la Quarantaine, soit parce qu’en entrant à Lyon, en temps de peste, on y passait quarante jours, soit parce que le cardinal Georges d’Amboise