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COMMANDERIE DE SAINT-GEORGES

tout en faisant connaître en même temps quelques-uns des mots du glossaire particulier à cet ordre.

L’ordre lui-même s’appelait la Religion : comme nous l’avons vu, il comprenait trois classes : les Chevaliers, les Chapelains, les Servants d’armes. Les aspirants s’appelaient donats ou demi-croix. Pour être reçu chevalier on était tenu de faire preuve de quatre quartiers de noblesse, tant du côté paternel que maternel, et de justifier que les bisaïeuls avaient été gentilshommes de nom et d’armes. À la tête de l’Ordre se trouvait le Grand-Maître, qui ne dépendait du Saint-Siège que pour les questions de dogme, et qui était nommé à l’élection, selon un mode particulier que nous signalerons plus bas. L’ordre était divisé en huit groupes, appelés Langues : langues de Provence, d’Auvergne, de France, d’Italie, d’Aragon, d’Allemagne, de Castille et d’Angleterre ; après le schisme d’Henri VIII, cette dernière langue devint celle de Bavière. À la tête de chacun de ces groupes se trouvait un chef de langue qu’on appelait Pilier ou Bailli conventuel. Chacun de ces premiers dignitaires avait un titre et des attributions spéciales. Le Pilier de Provence était Grand-Commandeur, celui d’Auvergne Grand-Maréchal, celui de France Grand-Hospitalier, celui d’Italie Grand-Amiral, celui d’Aragon Grand-Drapier ou Grand-Conservateur, celui d’Allemagne était le Grand-Bailli, celui de Castille prenait le titre et exerçait les fonctions de Grand-Chancelier ; celui d’Angleterre, et plus tard de Bavière, s’appelait Turcopolier ou Chef de la Cavalerie. Chaque langue se subdivisait en prieurés, les prieurés en bailliages, et les bailliages en commanderies.

L’hôtel de chaque langue s’appelait Auberge, et des règlements très sévères indiquaient la manière dont les Chevaliers s’y devaient comporter. Les commanderies étaient ou magistrales, ou de justice, ou de grâce. Les Commanderies magistrales étaient celles qui étaient annexées à la dignité de Grand-Maître ; il y en avait une dans chaque prieuré : dans la langue d’Auvergne, où il n’y avait qu’un prieuré, la Commanderie magistrale était celle de Salins. Les Commanderies de justice étaient celles qu’on obtenait par droit d’ancienneté ou par améliorissement. L’améliorissement consistait à obtenir une