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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Ce document a du moins cet avantage qu’il nous donne une idée exacte de l’étendue des Termes, dont la maison actuelle des missionnaires diocésains ne donnerait qu’une idée bien incomplète. En effet l’ancienne Chartreuse s’étendait de la Saône au boulevard de la Croix-Rousse et des confins des Carmélites jusqu’à la Butte. L’entrée du monastère était sur le plateau, une allée conduisait de la rue qui était sous les remparts jusqu’aux cloîtres ; la rue qui porte aujourd’hui le nom de Pierre-Dupont ne fut ouverte que plus tard, et le cours des Chartreux ne fut créé qu’en 1848. Cette immense propriété, à l’exception de l’église que la ville se réserva, fut partagée en onze lots adjugés au plus offrant. Voici les noms des acquéreurs : le premier et le deuxième lot furent vendus aux sieurs Sicard et Perret ; le troisième au sieur Brossette, le quatrième au sieur Farges, le cinquième aux sieurs Dechantin, Quinquinet et Chanet, qui en achetèrent chacun un tiers ; plus tard ces trois subdivisions devinrent la propriété unique du sieur Nivet ; le sixième au sieur Revero, les septième, huitième, neuvième et dixième au sieur Martin, le onzième au sieur Guichard.

Ces différents propriétaires ont presque tous revendu dans la suite les lots qu’ils avaient acquis, et c’est par suite de ces rachats que les dames de Saint-Joseph, celles du Sacré-Cœur, les Frères du Sacré-Cœur, l’hospice de Saint-Bruno, dirigé par les religieuses de Saint-Charles, la providence de Saint-Bruno, dirigée par les sœurs de Saint-Joseph, ont pu établir, sur le terrain qu’ils occupent aujourd’hui, les couvents, les pensionnats, les maisons qu’on y voit encore. Avant 1848, le clos, qui s’étendait de la maison des missionnaires jusque vers la Saône, fut coupé alors par un boulevard, et la partie inférieure devint un jardin public. C’est également en suite d’un traité passé entre la famille Jouve et le ministre de la guerre, qu’un grand tènement de vignes, joignant les anciens remparts, est devenu une vaste place d’armes. C’est aussi par ces rachats que le cardinal Fesch est devenu propriétaire de l’ancienne Chartreuse. Il y établit d’abord sa résidence, et plus tard y fonda les missionnaires diocésains.