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LES CHARTREUX

3o Un grand bâtiment carré, de construction assez récente, élevé aux frais des autres Chartreuses de France, et uniquement réservé aux religieux de l’ordre allant au Chapitre général, ou venant dans l’année à Lyon pour affaires ;

4o Plusieurs autres bâtiments renfermés séparément dans l’enclos de la Chartreuse, servant de boulangerie, de buanderies, decaves, de celliers et de logement au jardinier et aux autres cultivateurs.

Ces bâtiments, le jardin, la terrasse et le clos occupaient une superficie de 16 hectares. En outre, comme propriétés en dehors de la Chartreuse, ils avaient dans la ville plusieurs maisons, entre autres deux sur le quai de la Saône, en bas de leur clos, et une dans la rue Mercière ; en dehors de la ville, ils avaient la terre de Poletins en Bresse, la terre de Loyse près de Mâcon et le prieuré de Roziers dans le Forez. La communauté se composait alors de seize Pères, un frère convers, huit frères donnés, quatre frères oblats et vingt domestiques à gages, en tout quarante-neuf personnes.

Après cette première exigence, les autorités publièrent (1790) cette hypocrite déclaration, que nous connaissons déjà pour l’avoir signalée souvent, par laquelle les vœux n’existaient plus et tous les religieux ou religieuses étaient déclarés libres. Que se passa-t-il à la Chartreuse de Lyon ? Y eut-il un religieux qui manifesta le désir de profiter de cette liberté offerte par les autorités civiles, qui n’avaient rien à voir en cette affaire ? C’est possible et, dans ce cas, il dut être réprimandé par son prieur, ce n’était que justice. Quoi qu’il en soit, voici ce qu’on lit dans le Courrier de Lyon du 19 mai 1790, que je cite sous toutes réserves, parce qu’il ne faut pas oublier que cette époque est l’époque des calomnies :

« Nous savons que le prieur des Chartreux de Lyon a défendu à un de ses religieux de célébrer la messe, parce que ce religieux a témoigné quelque envie de profiter de la liberté qui lui est offerte. Cette conduite du prieur contrarie les décrets de l’Assemblée nationale. Nous savons qu’il espère que la maison de Lyon sera conservée, mais s’il aime sa patrie et son état de solitaire, il doit être le