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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

c’était la grande hôtellerie ou la Chartreuse des Passants. Un grand nombre de religieux se rendant à la Grande-Chartreuse, ou bien sortant de la Grande-Chartreuse pour se rendre dans les diverses maisons de leur ordre, passaient par Lyon, où ils trouvaient l’hospitalité. Cette fréquence de religieux passants fit naître la pensée de construire une vaste maison à l’usage de ces hôtes d’un jour. Cette hôtellerie étant d’une utilité générale, un appel fut fait à toutes les Chartreuses de France, et cet appel fut entendu : toutes les maisons de l’ordre contribuèrent de leurs deniers à la construction de cette vaste maison, qui est devenue la maison des Missionnaires diocésains. Elle fut commencée en 1663, mais ne fut terminée qu’au milieu du dix-huitième siècle ; elle a parfaitement gardé son caractère claustral ; les corridors, les cellules, les vastes salles redisent le passage des moines.

La liste des prieurs de Lyon contient dix-neuf noms : Dom Marchand, qui devint général, 1585 ; dom Bazemont, dom Thurin, 1590 ; dom Schelsoom, 1592 ; dom Tanneguy de Barjot, 1618 ; dom Léon Tixier, qui devint plus tard général, 1621 ; dom Christophe d’Outreleau, 1641 ; dom Petitjean, 1647 ; dom Louis, dont la date d’entrée en fonctions est inconnue, mais qui mourut en 1660 ; dom Hédon, 1660 ; dom de Franqueville, 1664 ; dom Jaye, 1676 ; dom Bergoin, 1686 ; dom Guichenon, 1704 ; dom Jean-Ange Colombi, 1715 ; dom Guinet, 1733 ; dom Prenel, 1735 ; dom Antoine Callas, 1758 ; dom Gabriel Charvet, 1779. C’est ce dernier prieur qui eut à affronter les mauvais jours de 1790. Parmi les noms des religieux, je n’en trouve que deux qui méritent d’être cités : celui de Guillaume d’Ottembourg, coadjuteur, allié par sa sœur à la famille des Hohenzollern, et celui de Louis-Alphonse du Plessis de Richelieu, frère du cardinal ministre, qui plus tard fut prieur de la Chartreuse de Bompar, puis archevêque d’Aix, et enfin archevêque de Lyon, où il fut honoré de la pourpre romaine.

Ce dernier nom me rappelle un fait qu’il faut consigner ici. Parmi les tableaux qu’on remarquait dans la Chartreuse de Lyon se trouvait un S. Bruno, qui était un chef-d’œuvre. Il avait été remis