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LES CHARTREUX

« Il était de mode, il y a quelques années, de traiter dédaigneusement tout caractère d’architecture qui ne s’harmonisait pas parfaitement avec les vues de l’Académie ; c’était un genre de critique fort commode, qui dispensait d’études raisonnées et approfondies, et par lequel on renversait alors, fièrement et sans réplique, les ennemis de L’École de l’Empire. L’église des Chartreux porte le cachet des choses de son temps ; elle est gaie, claire, riche, ses courbes multipliées sont gracieuses, sa silhouette est pittoresque, ses ornements sont distingués :

« Ubi plura nitent, non ego paucis offendar maculis. »


VI
le monastère de la chartreuse

Les religieux, avons-nous dit, n’avaient d’abord songé qu’à construire une petite chapelle et de modestes habitations ; on ne tarda pas à donner à la nouvelle fondation un développement plus considérable ; en 1604, on commençait le grand cloître.

Avec ce qui reste aujourd’hui de l’ancienne Chartreuse, on peut facilement se faire une idée de l’ancien cloître et du grandiose aspect qu’il devait avoir. La rue, appelée aujourd’hui impasse du Cloître-des-Chartreux, formait un des côtés ; au fond de la petite place des Cloîtres, on voit encore des arcades qui sont un reste de l’ancien ordre de choses, c’est le côté du soir ; ce qui est aujourd’hui « la voûte » formait le troisième côté, et le quatrième se trouvait entre la rue Pierre-Dupont et la petite place. Les cellules étaient au nombre de vingt-cinq, dont vingt-trois étaient marquées par les lettres de l’alphabet (I et J ne faisant qu’une seule lettre, ainsi que U et V) ; il y avait de plus une cellule sans lettre et la cellule du prieur.

Du côté du midi, c’est-à-dire sous la voûte actuelle, de l’endroit où est aujourd’hui l’école des hautes études jusqu’au Sacré-Cœur, il y avait la cellule du prieur, puis cinq autres cellules marquées de