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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

avec tant de violence que plusieurs pièces de bois, mal ajustées sans doute, vinrent à se détacher et firent craindre que toute la charpente ne s’écroulât. L’épouvante fut telle que les ouvriers prirent la fuite en poussant de grands cris. Un des religieux de la maison accourut aussitôt, et, s’étant jeté à genoux, il se mit à prier en élevant ses mains vers le ciel. La réputation de sainteté dont jouissait dans la communauté le bon religieux rendit le courage aux ouvriers. Pleins de confiance dans sa prière, et voyant la tempête s’apaiser un peu, ils se remirent à l’ouvrage, et les pièces de bois qui s’étaient détachées furent bientôt rétablies de manière à ne plus rien faire appréhender. Dans la partie la plus élevée du tableau sont les trois personnes divines, ayant saint Jean-Baptiste un peu au-dessous d’elles. Sur la gauche du tableau, et un peu dans l’éloignement, est l’église des Chartreux avec son dôme en construction ; le ciel est sombre, la charpente du dôme paraît ébranlée, des poutres se détachent et tombent ; sur le devant, le saint religieux est à genoux, les yeux tournés vers saint Bruno et saint Hugues.

La menuiserie du chœur est un beau travail, et l’on doit déplorer les dégradations qui y ont été faites aux mauvais jours de la révolution. À Jacques Sarrazin sont attribuées les deux statues de saint Jean-Baptiste et de saint Bruno qui sont au chœur, et la statue de saint Bruno qui est dans la chapelle de ce nom ; on ne peut pas cependant l’affirmer avec certitude.

La façade, avons-nous dit, restait à faire, elle devait être en marbre. On allait se mettre à l’œuvre ; déjà les blocs de Carrare et d’ailleurs étaient dans le clos des Chartreux, attendant d’être mis en place, quand éclata la révolution.

On a beaucoup parlé et beaucoup écrit sur cette église, la critique s’est exercée dans tous les genres ; des écrivains ont même dit à ce sujet des choses inconvenantes et injurieuses. Pour nous, intéressés à l’honneur de notre Mère d’adoption, nous n’aurions pas, pour faire une juste appréciation, une impartialité suffisante ; nous nous contentons de transcrire ici une note de M. Leymarie, que nous croyons dans la vérité :