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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

complet. En 1735, on procède à la démolition de la grande muraille qui séparait l’ancien chœur de la partie de l’église qui est sous le dôme : elle est remplacée par un arc doubleau, cintré, concave et circulaire, vulgairement dit : arc en corne de vache ; l’exécution en est confiée au sieur Melchior Munet. Cet arc allant chercher ses points d’appui aux murailles et contreforts de l’église, l’œuvre de maçonnerie traverse la chapelle haute, dite chapelle Mallo, qui fut dès lors supprimée. En cette même année 1735, on construit le lanternier servant de clocher ; on place les marches du sanctuaire sous le baldaquin et les marches qui séparent la nef du sanctuaire ; on pose le parquet de marbre aux différentes couleurs ; on exécute, sur les dessins de Delamonce, les travaux en plâtre, moulures, architraves, frises, ornements des métopes, roses, saint-esprits, etc. De 1736 à 1738, on élève les murailles et la voûte du dôme, on place le vitrail du frontispice, on fait la voûte du vieux chœur, on couvre l’église. Enfin, à l’exception de la façade, les travaux étaient terminés en 1748.

On a dit et l’on a écrit que l’architecte Delamonce, ayant été gêné dans ses vues et ses plans, s’était retiré, et que les Chartreux avaient alors confié la direction à un jeune architecte, dont la réputation a bien grandi depuis, à Germain Soufflot, qui a laissé dans notre ville d’autres monuments de ses travaux. J’avoue que je ne trouve nulle part mentionné le fait de cette substitution. Les papiers des Chartreux, qui nous ont conservé les noms des voituriers, des menuisiers, des charpentiers, des scieurs de long, des maîtres maçons qui ont aidé à la construction de l’église, ne gardent nulle part la trace de ce remplacement, nulle part on ne trouve le nom de Soufflot. Du reste, deux raisons nous semblent péremptoires : la première, c’est que Soufflot, né en 1714, eût été en effet très jeune et trop jeune pour conduire de si grands travaux et pour corriger les plans de son prédécesseur ; la seconde, c’est qu’en parcourant les vieux papiers des Chartreux, on retrouve le nom de Delamonce presque jusqu’à l’achèvement des travaux. En 1733, il livre ses plans et ses dessins ; en 1734, on passe avec lui des conventions ; en 1735, il fait un devis