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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

mières études chez les Jésuites ; à dix-huit ans, il vint à Lyon recevoir la tonsure, puis partit à Paris pour se former, sous le regard de maîtres éminents, à la vie ecclésiastique. Il fut successivement élève du séminaire des Bons-Enfants, de celui de Saint-Nicolas du Chardonnet, et de celui de Saint-Sulpice. Dans cette dernière maison, il fut formé par M. Tronson et devint bientôt, à cette école, un homme véritablement intérieur et dévoué au salut des âmes. Ordonné prêtre le 14 mai 1663, il revint à Bourg, où ses libéralités le firent surnommer le Père des pauvres. Mais il fallait à son activité et à son zèle un plus vaste théâtre. Il vint à Lyon, en 1664, et se présenta à M. l’abbé Hurtevent, premier supérieur du séminaire de Saint-Irénée et enfant spirituel de M. Ollier. Découvrant dans le jeune prêtre des trésors cachés de dévouement et de charité, il le présenta à M. l’abbé de Saint-Just, qui ne tarda pas à le recommander à son frère l’archevêque, Mgr Camille de Neuville. Ce dernier le nomma archiprêtre et visiteur extraordinaire de la Bresse ; puis, après lui avoir offert diverses fonctions qu’il ne put lui faire accepter, le nomma enfin promoteur de son diocèse et le força d’accepter cette charge.

Je n’ai pas à parler des vertus de ce saint prêtre, je n’ai qu’à raconter son œuvre ; nous allons en suivre pas à pas les progrès.

À Lyon, les enfants du peuple vivaient dans un grand libertinage, faute d’instruction ; l’abbé Démia résolut d’apporter un remède à ce mal. D’autres serviteurs de Dieu, grandement admirés par lui, l’avaient déjà précédé dans cette voie. Saint Charles, son patron, avait établi des écoles à Milan ; M. Bourdoise les avait multipliées en France, et il aimait, pour exciter son zèle, à se rappeler une parole de cet admirable prêtre : « Les maux de l’Église ne peuvent être guéris que par les séminaires et les petites écoles : les séminaires sont les écoles des ecclésiastiques, et les petites écoles sont les séminaires des chrétiens. »

M. l’abbé Démia se mit à l’œuvre ; il commença par composer et par présenter des Remontrances à MM. le Prévôt des marchands et échevins de Lyon. Cette première démarche n’eut pas tout le succès qu’il en attendait ; cependant elle contribua beaucoup à la créa-