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LES CÉLESTINS

un hôtel de ville, une maison située entre la rue Longue et la place de la Fromagerie, celui-ci ne voulut pas ratifier l’achat. De là de grands débats, pendant lesquels le Consulat tint ses séances chez les Célestins et dans d’autres monastères.

L’église, de style gothique, était éclairée par de magnifiques vitraux ; elle était ornée de bons tableaux, par Blanchet et par Leblanc, et de la Descente de Croix, par un Lyonnais, Jacques Stella, l’émule de Poussin ; elle possédait aussi des orgues qui passaient pour le chef-d’œuvre du genre ; on y voyait enfin de remarquables sculptures. Cette église possédait une belle image de la sainte Vierge, Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, pour laquelle le peuple de Lyon avait une très grande dévotion.

Les chapelles étaient celles de la Grande-Notre-Dame, de Saint-Pierre-de-Luxembourg, de la Comtesse et des Onze-Mille-Vierges. Il serait trop long de citer les noms de tous ceux qui y furent inhumés, je me borne à quelques personnages plus illustres. C’est d’abord le duc Louis de Savoie, bienfaiteur insigne, qui mourut à Lyon, le 29 janvier 1465, dans la maison qui faisait l’angle de la place et de la rue Saint-Jean ; les religieux lui avaient élevé un magnifique tombeau, avec une inscription funéraire composée de huit distiques latins. C’est ensuite le cardinal d’Amboise, qui fut évêque de Montauban à quatorze ans. Il devint ensuite aumônier de Louis XI, et à la mort de ce prince, s’attacha au duc d’Orléans. Archevêque de Narbonne en 1493, puis de Rouen, il retrouva le duc d’Orléans, qui était alors gouverneur de Normandie. Celui-ci, devenu roi sous le nom de Louis XII, prit Georges d’Amboise pour son premier ministre et en fit son ami. Vertueux, prudent, économe, le cardinal fut un grand ministre. Il fit par intervalles un assez long séjour à Lyon, et y mourut, le 25 mai 1510, dans la maison des religieux Célestins. Son corps fut transporté à Rouen, mais son cœur resta déposé dans l’église du couvent. C’est encore le tombeau de l’illustre famille des Pazzi. Les Pazzi étaient originaires de Florence et avaient été même rivaux des Médicis ; ils avaient même ourdi, avec les Salviati, une conspiration contre les deux frères Julien et Laurent de