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LES CARMÉLITES

deux jours après l’expulsion, les deux autres se joignirent à deux de leurs compagnes, logées dans la cour de l’abbaye d’Ainay, maison Saunier, où elles formèrent un second troisième groupe, le premier ayant disparu.

Pendant le siège de Lyon, dans la nuit du 24 au 25 août, eut lieu l’incendie de l’arsenal. Le premier groupe fut disloqué, une partie des religieuses rejoignit le troisième groupe, et la mère prieure et une converse logèrent en ville.

Malgré toutes leurs précautions pour échapper à la surveillance des sections révolutionnaires, le 11 février 1794, les commissaires du club central se présentèrent à la maison Saunier, et firent conduire les religieuses en prison. Après trois jours de détention, où les pauvres sœurs connurent toutes les injures, elles furent rendues à la liberté. Mais, le 26 mars suivant, les Carmélites furent arrêtées de nouveau et envoyées au tribunal révolutionnaire. La sœur Vial fut condamnée à mort, ses quatre compagnes à la détention. Le groupe de l’hôtel de Jonage averti se dispersa dans les montagnes du Lyonnais.

Les quatre sœurs incarcérées, Deville, Clément, Moline et Gillier, subirent neuf mois de captivité et, le 19 novembre 1794, furent rendues à la liberté. Au lieu de retourner à la maison Saunier, elles se rendirent à l’hôtel de Jonage, où la mère sous-prieure avec deux autres religieuses étaient revenues après la Terreur.

De ce moment jusqu’en 1808, la mort fait des vides nombreux dans les rangs des Carmélites. La sous-prieure, Mlle de Jonage, mourut, mais les religieuses continuèrent à recevoir l’hospitalité dans cette maison amie, où peu à peu revenaient celles qui étaient éloignées. Mlle de Jonage, sœur de la sous-prieure, mourut à son tour ; l’hospitalité fut continuée, grâce à la bienveillance de M. César-Antoine de Jonage, son frère. Mais celui-ci mourut en 1800, et les religieuses, forcées de quitter l’hôtel de Jonage, se logèrent place Bonaparte, dans la maison Magneunin, maison aujourd’hui démolie pour l’ouverture de la rue de l’Hôtel-de-Ville ; elle avait appartenu à Camille Jordan.

Soit par les vides que faisait la mort, soit par les adjonctions nou-