Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
LES CARMÉLITES

de deux colonnes en marbre rouge de Savoie, à bases et chapiteaux dorés, et terminé en haut par un fronton. Au-dessus de ce fronton, on voyait le prophète Élie enlevé dans un char sur les nuées du ciel et laissant tomber son manteau entre les mains de son disciple Élysée. Le tabernacle était une merveille d’une grande richesse, le chevalier Bernin en avait donné le dessin ; le haut de ce morceau précieux était terminé par un nuage d’agate, d’où s’élevait une Résurrection ; le tout était rehaussé de marbres, d’or, d’argent et de pierreries. Au-dessus de ce tabernacle, on voyait une des œuvres les plus parfaites de Lebrun, la fameuse Descente de Croix, dont la gravure a tant multiplié les copies.

À droite du grand autel se trouvait le chœur des religieuses ; à gauche, la chapelle des Villeroy de même style que l’église et ornée de deux tableaux de valeur ; elle contenait trois tombeaux de bronze et de marbre d’une très grande beauté. Le plus rapproché de l’autel était celui de la marquise d’Halincourt, représentée en marbre blanc et à genoux ; il était remarquable par la délicatesse du ciseau et par la recherche du travail. On lisait sur le devant :

Icy gist dame Jacqveline de

Harlay, dame d’honnevr de
la Reine mère du Roy fondatrice de la maison et monastère des Religievses Carmélites de céans femme de
havt et pvissant seignevr
messire Charles de Nevfville
seignevr d’Halincovrt, marqvis
de Villeroy, etc. laqvelle
décéda le qvinzième jovr
de mars misse six cens

dix et hvit.

Au fond de la chapelle était le tombeau du marquis d’Halin-