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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

à Lyon. Le 9 juillet 1617, elle retournait à l’Incarnation de Paris, dont elle devait devenir la première prieure française. Elle était suivie dans ce retour des sœurs Marguerite de Saint-Élie, Anne des Anges et Marguerite de Saint-Joseph ; elle laissait à Lyon pour prieure la mère Térèse de Jésus, et pour sous-prieure la mère Marie de Saint-François. Mais pendant son court séjour à Lyon, elle mit le couvent en un tel état d’avancement que son absence n’y apporta aucun préjudice. Pendant ces neuf premiers mois d’existence, elle reçut six novices, dont la première, Marthe de l’Incarnation Nau, fut prieure en 1623, puis envoyée à Marseille pour exercer la même charge, puis élue prieure du couvent de la Mère-de-Dieu, à Paris.

Jacqueline de Harlay ne survécut pas longtemps au départ de sa sainte amie, la mère Magdeleine de Saint-Joseph. Le 15 mars 1618, elle quittait cette terre et, comme nous le verrons plus loin, elle fut inhumée dans la chapelle des Carmélites ; c’était une grande perte pour le couvent.

La régularité de la vie religieuse était si parfaite au monastère de Notre-Dame-de-Compassion, et leur vertu si notoire que bien souvent elles furent employées, à d’autres fondations, ou élues prieures d’autres couvents. Les veilles, les jeûnes au pain et à l’eau, l’usage fréquent des instruments de pénitence leur étaient familiers. Lorsque le saint Sacrement était exposé deux jours consécutifs, les religieuses avaient la permission de ne pas le faire renfermer après la bénédiction du premier jour, et de passer la nuit en oraison en sa présence.

Quelques années après leur établissement, la peste à diverses reprises désola notre cité. Les Carmélites firent un vœu, et ce vœu eut son effet ; aucune des personnes attachées au couvent ne fut atteinte, bien que l’on y reçût et y consommât des denrées provenant de maisons contaminées.

En suivant l’ordre des dates, nous voyons qu’en 1642 mourut Charles de Neuville, époux de Jacqueline de Harlay, la fondatrice des Carmélites, et gouverneur de Lyon depuis 1608. L’hôtel du Gouvernement, où il mourut, et où moururent aussi son fils Camille, en