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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

vêpres jusqu’à celui de tierce ; le quinzième recommande au prieur la vertu d’humilité et le seizième aux frères le respect du prieur. Telle fut la règle fondamentale ; dans la suite bien des fois elle fut modifiée ou complétée par les souverains pontifes.

Le costume se composait d’une tunique brune et d’un manteau. Ce manteau fut, pendant un certain temps, blanc avec des bandes noires ou tannées. Plus tard, le manteau et le capuchon furent entièrement blancs.

Les armes de l’ordre, le blason du Carmel, méritent un instant d’attention. Elles se lisent ainsi : Chape arrondi d’argent et de couleur tannée, accompagné de trois étoiles de l’un et l’autre, deux en chef et une en pointe, l’écu timbré d’une couronne ducale, la couronne surmontée de douze étoiles d’or disposées de manière à la fermer. Les Carmes réformés au seizième siècle y firent, quelques modifications ; ils ajoutèrent une croix au sommet de la chape, et issant de la couronne ducale un bras vêtu d’une étoffe tannée, ayant en main une épée flamboyante à laquelle est attachée une banderole portant cette devise : Zelo zelatus sumpro Domino Deo exercituum. Les écrivains de l’ordre donnent sur ce blason de curieux commentaires ; la chape représente le mont Carmel ; les trois étoiles les trois âges de l’ordre ; la main, l’épée et la devise rappellent le souvenir du prophète Élie, et les douze étoiles celui de la Sainte Vierge.

Trente-deux ans après la fondation de leur couvent à Paris, c’est-à-dire en 1291, les Carmes vinrent à Lyon. Cette date est à retenir, parce qu’une foule d’auteurs rejettent jusqu’en 1303 l’installation des Carmes dans notre ville. Bientôt nous comprendrons la cause de cette erreur, mais cette date de 1291 est certaine. Les Carmes formaient à Lyon, bien avant 1303, une communauté religieuse. Nous avons plusieurs preuves indéniables, d’abord la permission qui leur est donnée parle Chapitre, le 30 septembre 1291, de s’établir en notre ville, et ensuite une copie des bulles pontificales, faite en 1296, à la requête du prieur des Carmes de Lyon.

On ignore où fut leur première demeure, mais à coup sûr elle était modeste et insuffisante. En 1303, ils sollicitèrent de l’archevêque