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LE BON-PASTEUR

physionomie religieuse, mais les âmes généreuses qui se vouaient à cette œuvre délicate voulurent quelque chose de plus parfait, et l’obtinrent. Nous lisons, en effet, sur le registre des assemblées : « M. l’official a remontré à l’assemblée l’ordonnance de Mgr l’archevêque du 27 août dernier (1700), par laquelle, sur la requête à lui présentée par M. l’official, tant en son nom que des sœurs de la communauté, il a permis et approuvé que celles qui y seront reçues à l’avenir, lors de leur profession, feront les vœux de chasteté, d’obéissance et de stabilité perpétuelle à la dite maison, laquelle ordonnance a été remise à la mère supérieure pour être enfermée dans les archives et être transcrite dans le grand livre. » C’est de ce moment que la communauté se fit des constitutions et que les nouvelles professes prononcèrent des vœux.

La maison du Bon-Pasteur comprenait trois sortes de personnes, 1o des sœurs associées ; 2o quelques sœurs domestiques ; 3o des filles pénitentes. On ne laissait pas d’y recevoir aussi des pensionnaires, mais comme on n’a pas en vue, disait le règlement, dans l’établissement de cette maison, d’en recevoir, et qu’elles n’y sont que pour une ou deux années au plus, on ne les regarde pas comme partie essentielle de cette maison.

En 1715, Mgr François-Paul de Neuville de Villeroy se déclara le protecteur de cette communauté. Approuvée par Mgr Camille, protégée par Mgr François-Paul, elle devenait ainsi pour la suite l’objet des bienveillances de cette puissante famille.

Le service spirituel était assuré par un missionnaire de Saint-Joseph ; nous trouvons, en effet, qu’une convention fut passée en 1719 entre la supérieure du Bon-Pasteur et le supérieur des missionnaires, pour régler cette importante question.

Nous avons déjà vu que les Bernardines n’entretenaient pas avec la maison du Bon-Pasteur les meilleures relations de voisinage. En voici un nouvel exemple : un petit chemin séparait les deux communautés ; ce petit chemin, concédé aux religieuses du Bon-Pasteur, devint entre celles-ci et celles-là un objet de discorde. Voici la réclamation que nous trouvons dans leurs papiers :