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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

sollicité la lettre de cachet, ne connaissaient pas les facultés desdites religieuses ; elles n’ont osé, jusqu’à présent, faire entendre leurs gémissements, quoique rien n’égale l’extrême douleur dans laquelle elles sont plongées : Elles demandent humblement la grâce de faire révoquer la dite lettre de cachet ; elles ont lieu d’espérer qu’une main puissante et secourable voudra bien les étayer et leur procurer du soulagement dans leurs prières par l’obtention de la révocation de ladite défense.

« D’ailleurs, les dites religieuses Bernardines possèdent un emplacement où est établi leur monastère, situé près des portes du faubourg de la Croix-Rousse, sur le haut de la montagne de Saint-Sébastien, dépendant de la paroisse de Saint-Pierre-et-Saint-Saturnin. Cet emplacement n’est point nécessaire à la ville ; aussi, Messieurs du consulat ont-ils adressé un certificat par où l’on pourra voir que la communauté des religieuses Bernardines est nécessaire aux citoyens d’une grande partie des environs, qui n’ont point d’église plus près pour entendre la messe dans les temps de neige et déglace, et qui la perdraient souvent, s’ils étaient obligés de descendre à la paroisse qui est très éloignée. La même raison de l’éloignement de la paroisse fait que l’on prend le saint viatique pour les citoyens malades dans la dite église. »

Et malgré tout, les Bernardines n’obtinrent aucun changement dans leur situation, les autorités civile et ecclésiastique attendaient patiemment qu’elles fussent réduites au nombre de six pour disperser les survivantes. La Révolution se chargea de la besogne, mais elle ne supprima qu’une maison religieuse destinée à périr.

Les Bernardines eurent à subir toutes les contrariétés des autres communautés. Le 7 juillet 1791, elles reçurent la visite des officiers municipaux Nivière-Chol et Chapuis, qui venaient, au nom de la loi, constater le nombre des religieuses et leur liberté. Le procès-verbal dressé à cette occasion déclare qu’il y a huit religieuses, dont une étrangère à la communauté. Ces sept religieuses Bernardines sont les sœurs Guiguet, Ferroussat, Brunier, Maurier, Bourdin et les deux sœurs Peillon ; elles veulent continuer la vie commune.