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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Votre Grandeur nous mène. Elle n’a point voulu nous accorder les confesseurs que nous avons pris la liberté de lui demander, quoiqu’ils soient approuvés pour tout le reste du diocèse, et ceux qu’elle nous a envoyés pour la Pâque nous paraissent si prévenus et nous ont dit des choses si extraordinaires que nous n’avons pu leur donner notre confiance, ce qui fait que, malgré nous, nous sommes privées de la consolation de recevoir le sacrement de pénitence, et celles de nous à qui Dieu donne un désir ardent de s’approcher de l’Eucharistie, et à qui la conscience ne reproche pas des péchés mortels qui nécessairement ont besoin d’absolution, ont la douleur devoir traiter leur communion de sacrilège. Il est vrai, Monseigneur, que si nous étions coupables d’hérésie et des autres (sic) qu’on nous attribue, nous ne devrions pas participer aux saints mystères et nous n’aurions garde de le faire. Nous sommes accusées, mais sans être convaincues, et nous réclamons de toutes nos forces contre les faux rapports que l’on a faits de nous à Votre Grandeur. Aussi tant que nous aurons la liberté, nous ne nous priverons pas du plus grand bien que nous ayons en cette vie, qui est d’approcher de la sainte communion. Nous savons que, si Votre Grandeur nous le défend, il faudra s’y soumettre ; nous le ferons avec la plus vive douleur.

« Permettez-nous encore, Monseigneur, de nous justifier sur ce qui arriva à la fin du dernier discours que nous fit Votre Grandeur. Il faut Lui avouer que nous fûmes si surprises d’entendre tout ce qu’Elle nous disait, surtout que nous nous moquions de notre Archevêque, de notre Saint-Père le Pape et de Dieu, que nous frémîmes, et, sans avoir prémédité, nous nous jetâmes aux pieds de Jésus-Christ, présent au très Saint Sacrement, pour le prendre à témoin de notre innocence. Nous croyons aussi, en cela, avoir suivi notre règle, qui nous oblige de nous mettre à genoux lorsque le Supérieur reprend fortement.

« Voilà, Monseigneur, ce que nous nous croyons obligées de représenter très humblement à Votre Grandeur. Nous nous flattons qu’Elle sera touchée de compassion de la triste situation où nous nous trouvons, et qu’Elle aura la bonté de ne plus exiger de nous ce