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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

tinées à la fondation du prieuré de Saint-Benoît. — Archives municipales : Fonds de Saint-Benoît.)

Elles achetèrent donc, en 1658, de leur patrimoine, sur le quai Saint-Vincent, au bout de la rue de la Vieille, une propriété considérable, comprenant une maison qu’Henri Florendal avait fait bâtir, et des jardins spacieux qui l’entouraient. Là, elles établirent, du consentement de l’archevêque, un monastère et y fondèrent un prieuré de l’ordre et sous la règle de saint Benoît, « résignable, et toutefois étant vacant, aux collations des seigneurs archevêques de Lyon, » privilège unique dans l’histoire de nos couvents. La construction dura quelques années, car nous savons exactement le jour de leur entrée en possession par la note suivante : « À la plus grande gloire de Dieu. — Nous sommes entrées dans notre maison du quartier de Saint-Vincent le 13 juin 1664, et le 16 d’aoust de la même année, notre église a été bénite par M. l’abbé de Saint-Just, grand-vicaire de Mgr l’archevêque de Lyon. »

Cette note est suivie de cette autre, que je transcris dans son naïf langage ; on voit que la mère Dugué n’écrivait pas pour la postérité :

« Présents faits à notre église : i° Le tabernacle a été donné par M. de Fléchères, a coûté 1.000 francs. Le rétable a été payé de 100 francs de ma grand’mère et 200 francs que nous avons fournis. La dorure a été payée du présent de ma nièce de la Tour, 300 francs, et le grand tableau de vingt pistoles que ma cousine Le Juge a données, la moitié à l’église et l’autre à nous, et le quadre qui coûte 150 francs, c’est le présent que ma nièce nous a donné. Les deux tableaux des côtés, c’est mon oncle le lieutenant, avec un parement de brocart ; le calice d’argent, c’est M. de La Tour. Les six chandeliers nous ont été donnés par M. de Fléchères et mes neveux ; la lampe d’argent, Mme de La Tour y a mis dix pistoles, ma sœur de la Praye autant, et le surplus, c’est ma sœur de Fléchères ; la croix d’argent, c’est ma sœur de Murat ; l’ornement violé a été donné par M. de Fléchères le père ; le rouge, c’est mon neveu de Fléchères ; celui de satin blanc et de damas vert, Mme de La Tour ; la chappe, c’est ma sœur de Fléchères ; l’encensoir, ma