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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

tronne du prieuré ; elle se démit de ses droits, et accepta, à titre d’indemnité honorifique, celui de nommer, alternativement avec l’archevêque, à la dignité de chantre, devenue la seconde du Chapitre.

Le terrain sur lequel fut construit le nouveau couvent avait été donné aux PP. Feuillants par Horace Cardon, célèbre imprimeur de notre ville, que nous retrouverons quand nous parlerons des Jésuites, dont il fut un insigne bienfaiteur.

Le couvent de Blie ne paraît pas avoir été considérable, et l’église, placée sous le vocable de saint Paulin, évêque de Nole, n’avait rien de particulièrement remarquable, si ce n’est le tableau du grand autel, qui représentait les Bergers à la Crèche ; il était l’œuvre d’André Camassei, élève de l’Albane.

Une fois que nos religieuses de Blie furent installées à Lyon, la vie conventuelle fut-elle reprise avec régularité et ferveur ? En l’absence de documents, nous pouvons, à l’aide de renseignements recueillis ici ou là, arriver à formuler certaines conclusions.

Le manuscrit de la Visitation s’exprime ainsi : « Ma sœur Madeleine de Puget, professe de Blie, et ma sœur Jeanne-Augustine de Puget, sa cadette, novice de Blie. Elles sortirent après les malheurs de Madame Charlotte de Moyriac, abbesse de Blie ; et Madame de Puget, leur mère, les amena céans auprès de leurs deux aînées, et redotta l’aînée. »

Quels furent ces malheurs survenus à Mme de Moyriac ? Quelle fut la crise conventuelle assez grave pour que des religieuses en aient été affectées au point de changer, non pas seulement de monastère, mais de famille monastique ?

Dans notre notice sur la Déserte, nous avons parlé de cette abbesse vraiment remarquable, aussi distinguée par son intelligence que par sa piété, Mme de Quibly. Or, le cardinal Alphonse de Richelieu, cherchant quelqu’un pour mettre, dans le prieuré de Blie, récemment établi à Lyon, tout le bon ordre qu’il désirait voir, songea à Mme de Quibly, abbesse de la Déserte, et il eut à s’applaudir du bon choix, car elle fit un bien immense dans ce nouveau prieuré, et y mit en vigueur le règlement de la Déserte (Vid. sup. Déserte. — Sources).