Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

revenus temporels de l’abbaye n’étaient que de 3.138 livres, tandis que la somme des charges et dépenses annuelles s’élevait au chiffre de 7.822 livres. C’était donc un déficit annuel de 4.684 livres, que l’administration conventuelle avait la tâche incessante de combler comme elle pouvait. On voit par là que longtemps l’abbaye de Chazeaux fut excessivement pauvre ; mais, vers 1680, cette gêne disparut, et la libéralité des fidèles apporta au monastère un peu d’aisance. Elle posséda, outre la terre et le domaine de Chazeaux en Forez, le domaine de la Pallud, sur la paroisse de Quincié en Beaujolais, un immeuble à Lyon, situé dans la rue Henri, plus des rentes constituées par la générosité du clergé de Lyon, des trésoriers de France, des officiers de l’Élection et de quelques particuliers. C’est une ère de prospérité qui se lève sur la royale abbaye.

Dès lors on songea à agrandir le monastère. Au commencement du dix-huitième siècle, on éleva un bâtiment neuf, qu’on voit encore aujourd’hui dans la partie méridionale de l’établissement de Chazeaux. Ce bâtiment avait de l’apparence et de la commodité, mais il demeura imparfait, parce qu’il ne fut pas continué ainsi qu’on en avait la pensée. La chapelle, dit Guillon, est petite ; le rétable de l’autel est un ouvrage en bas-reliefs, de Clément Jayet, l’auteur de la statue d’Uranie, qui était au sommet de la colonne des Cordeliers, et qui n’a disparu qu’à l’époque des grands travaux de la rue Impériale et du palais de la Bourse.

C’est à peu près aussi vers cette époque (1708) que la communauté fit l’acquisition de la maison de Bel-Air, située de l’autre côté du chemin et en face du monastère. Cette maison, résidence agréable, avait été léguée, en 1695, au Grand-Hôpital. Mais elle fut négligée et tomba dans un tel état de délabrement que les administrateurs de l’hôpital furent heureux de s’en défaire. Cette acquisition, faite à un prix relativement modique, — sept mille livres — donna un nouvel accroissement au couvent. En plusieurs pièces écrites, on laisse entendre que les religieuses de Chazeaux recevaient des pensionnaires ; peut-être les mit-on dans cette maison, quand elle fut réparée.

Une de nos constantes préoccupations dans notre travail a été