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LES BÉNÉDICTINES

Légion d’honneur en 1819. Enfin, jouissant d’une aisance modeste, il se retira à Oullins, où il mourut le 7 août 1834, et où un tombeau, œuvre de M. Clair Tisseur, lui a été élevé. En 1840, Foyatier, l’auteur du remarquable Spartacus, fut chargé de reproduire les traits de Jacquart et de faire, pour la place Sathonay, une belle statue. Hélas ! Foyatier est resté au-dessous de lui-même, et la statue qu’il a donnée, lourde et sans caractère, n’est bonne qu’à être refondue. Mais le moyen, dites-moi, de faire un chef-d’œuvre de statuaire avec une redingote !

Au risque de terminer cet article en queue de poisson, j’ajoute encore un mot. N’avez-vous jamais vu, chez les débitants, des bouteilles ornées d’une étiquette où l’on peut lire ces mots : Arquebuse triple de la Déserte ? Vous n’avez peut-être pas bien su ce que signifiaient ces mots. Ils rappellent un souvenir de l’abbaye dont je viens de parler. Les religieuses avaient le secret d’une eau vulnéraire dont on disait des merveilles, et qui s’appelait arquebusade. Les dernières religieuses, échappées à la tourmente révolutionnaire, ont livré le secret de cette composition, en grande faveur auprès d’une certaine catégorie de Lyonnais : l’arquebuse vit encore, la Déserte n’est plus.

SOURCES :

Histoire de Lyon, par Clerjon.

Registres consulaires et Archives municipales..

Almanachs et Annuaires de Lyon, 1745, 1755, 1840.

Revue du Lyonnais, tome XIX, article de M. Collombet.

Voyage à la Croix-Rousse, par Paul Saint-Olive.

Oraison funèbre de Mme de Quibly, par le P. Polla, jésuite.

Statuts et Constitutions sur la Reigle du glorieux P. S. Benoît pour le monastère royal de Notre-Dame de la Déserte de Lyon. — Lyon, Vincent de Cœursilis.

Lyon monumental, de Monfalcon.

Éloge historique du monastère de la Déserte, par le P. Ménestrier.

Cochard, Description de Lyon.