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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

nois, où était (sic) contenues neuf pièces ou pies de vignes que plusieurs tenaient de lui en emphytéose, les servis, lods et milods seulement par moitié à Luy deux, l’autre moitié appartenant à la dame abbesse de Saint-Pierre, suivant leurs conventions et création du concours et indivision de 1309.

Ce Béraud X donna ou légua le tènement de la Varissonnière à l’abbaye de la Déserte, moyennant certaine somme, dont ladite abbaye, après sa mort sans enfant, fut empêchée de jouir par Jean II, son cousin, qui fut sire de Mercœur, fils de Jean Ier, comte de Joigny, et d’Agnès de Mercœur, sous prétexte que les biens dudit Béraud de Mercœur étaient substitués.

Cette propriété de la Varissonnière, voisine de la Déserte, arrondissait magnifiquement les possessions du couvent. Grâce à l’opposition de Jean de Joigny et d’Agnès de Mercœur, il ne put en jouir pour l’heure, mais plus tard il en eut la possession. Les anciens Lyonnais ont encore connu cette appellation : propriété du Soleil, cour du Soleil.

Je passe sous silence les innombrables papiers qui concernent certaines fondations de prières faites au couvent par les fidèles. Notons cependant la donation par Guillaume de Thurey, archevêque de Lyon (1364), de six florins de pension ou de rente, pour un anniversaire au jour de son obit.

En 1503, un changement survient au couvent de Notre-Dame de la Déserte, les religieuses quittent l’habit de Sainte-Claire et, avec l’autorisation de Jules II, passent sous la règle de Saint-Benoît. Quelle en fut la raison ? On ne la trouve pas, à moins qu’on accorde quelque valeur à ce prétexte donné par l’Almanach de Lyon de 1745 « parce qu’elles avaient quitté leur ancien vêtement et pris un habit noir dans le temps qu’elles furent hors de clôture, cela leur donna lieu de se mettre sous la règle de Saint-Benoît. » Ce serait bien puéril ou bien féminin. Ces mots nous indiquent du moins qu’elles furent un temps hors de clôture, soit par l’effet de la guerre, soit par l’effet d’une générale indifférence.

Mais cette transformation ne dut pas se faire bien franchement,