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LES BÉNÉDICTINES

que ce nom vient plutôt d’une famille de Désertâ, qui était antérieurement propriétaire de cet emplacement.

C’est là qu’en l’année 1296, Blanche de Chalon, fille de Jean de Chalon, duc de Bourgogne, et veuve de Guichard IV, sire de Beaujeu et de Belleville et connétable de France, acheta de Jean Malien, citoyen de Lyon, la maison située près du Portail-Neuf appelée la Déserte, plus une vigne au delà de la porte de Saint-Paul, de l’autre côté de la Saône. Puis elle fit bâtir l’abbaye et la dota. Huit ans après, en 1304, elle fait donation, par forme de fondation, aux abbesses et religieuses du couvent de la Déserte, des maisons et possessions qu’elle y avait, soit vignes, rentes, servis et droits qu’elle exerçait sur les maisons situées rue de l’Herberie et Écorchebœuf. La dame Blanche avait son domicile dans le couvent comme fondatrice. Elle fit venir de Brienne, couvent de Clarisses, situé près de la ville d’Anse (Rhône), Jeanne Dupuy, qui fut la première abbesse et qui fut accompagnée de trois autres religieuses ; elles s’installèrent pour « la Nostre-Dame d’Aoust » de cette même année 1304, et pour la Saint-Michel (fin septembre), quatre autres religieuses du même couvent de Brienne vinrent s’adjoindre à leurs compagnes. Tels furent les commencements de la Déserte.

Il y a aux archives de la préfecture un fonds de la Déserte assez volumineux, mais assez peu intéressant. J’en détache les quelques pièces suivantes :

Blanche de Chalon, veuve de Guichard de Beaujeu, épousa en secondes noces Béraud de Mercœur, en 1268, et en eut un fils… Béraud X de Mercœur, fils de ladite Blanche de Chalon, connétable de Champagne, ayant succédé à Béraud VIII, son aïeul, épousa, en 1295, Isabeau de Forets, fille de Guigue VI de Forets et de Jeanne de Montfort, et mourut sans enfant.

Il avait été nommé gardiateur de la ville de Lyon, en 1312, par Philippe le Bel, et avait acquis le tènement alors appelé La Varissonière, et à présent du Soleil, de Poncet ou Péronet Varisson, le jeudi avant la nativité de saint Jean-Baptiste (1316), par contrat reçu de Vergeys et de Mellonet, au prix de cinq cents livres tour-