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LA DÉSERTE


SI vous voulez bien vous reporter par la pensée au treizième siècle et reconstituer dans votre esprit la partie nord-ouest de notre ville, vous aurez une idée plus précise de la situation topographique de l’abbaye royale des Bénédictines de la Déserte. Le mur des fortifications est là tout auprès, vous connaissez les fossés et la porte de la Lanterne ; si vous voulez sortir de la ville, voici deux portes : celle de Saint-Vincent, au pied de la montée des Carmélites, à la hauteur de la rue Bouteille ; — si vous la franchissez, vous êtes in burgo, dans le bourg de Saint-Vincent, qui n’est plus de la ville ; — et celle de Saint-Marcel, vers la Grand’Côte, qui vous permettra d’aller dans le quartier qui va nous occuper, et qui s’appelait alors Deserta, la Déserte.

C’est qu’en effet cette portion du vieux Lugdunum, qui avait été, ainsi que nous donnent le droit de le conclure les découvertes faites dans l’ancien Jardin des Plantes, si peuplée et si animée pendant la période romaine, n’était plus qu’une vaste solitude, et la Déserte était bien son nom. Cependant l’Annuaire de 1840 dit