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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

L’abbaye s’appelait, comme je l’ai dit, de Saint-Pierre-et-Saint-Saturnin. C’est qu’en effet, il y avait deux églises, celle de Saint-Pierre, qui était celle du Chapitre, et celle de Saint-Saturnin, où se faisaient les offices paroissiaux. Les calvinistes détruisirent complètement cette dernière, mais elle fut également relevée. L’abbesse était patronne et primitive de la cure ; les fonctions curiales se faisaient dans son église, et celle de Saint-Saturnin, qui était attenante, était seulement succursale.

abbaye des bénédictines de saint-pierre

En 1660, les dames de Saint-Pierre obtinrent des lettres de rescission contre la transaction passée entre elles et le Consulat, en 1555, pour la place où fut bâti l’hôtel de ville, qui devait, selon elles, rester vide ; elles demandaient qu’on le démolît. Pour les engager à se désister de leur plainte, on leur accorda la somme, exorbitante pour le temps, de vingt-quatre mille livres.

Nous voici arrivés aux temps les plus brillants de l’abbaye. Les religieuses reçoivent les plus grands personnages et leur donnent des galas. Mme d’Albert de Chaulnes, abbesse, voulut alors faire reconstruire le monastère. François de Royers de la Valfenière, gentilhomme d’Avignon et architecte du roi, donna les plans du monastère qui est aujourd’hui le palais Saint-Pierre. Les travaux ne commencèrent que plus tard, vers 1667, et non seulement de la Valfenière ne put voir l’achèvement du palais dont il avait conçu les dispositions, mais encore il n’assista pas aux travaux. Âgé de quatre-vingt-quatre ans lors de l’adoption du projet, il en délégua l’exécution à un membre de sa famille, qui, s’il n’est pas son fils,