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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

l’évêque intrus Lamourette. Mais ce culte schismatique lui-même fut bientôt emporté par la tourmente. L’église fut fermée. En 1803, elle fut rendue au culte et reprit son nom de Saint-Denis.

Quand le quartier eut pris plus de développement, l’église devint insuffisante ; un premier agrandissement eut lieu en 1833, mais ce n’est qu’après 1848 qu’elle a été mise dans l’état actuel, par les soins de M. Forest, architecte. La nef latérale de gauche est construite sur un des côtés du cloître des Augustins réformés ; le reste du cloître se reconnaît encore.

On a dit souvent que la Croix-Rousse était le mont Aventin de notre ville. Il est vrai que les Voraces de 1848 ont fait quelque tort à la réputation de ce quartier ; il est vrai que l’assassinat étrange du commandant Arnaud, en 1870, n’a fait que l’embellir encore ; il est vrai qu’au moment des troubles de la vie civile, la Croix-Rousse fermente, bouillonne et se répand sur la ville ; mais l’on se ferait une idée très fausse de la population de ce quartier si l’on ne la voyait qu’avec cette allure turbulente ; nulle part peut-être on ne trouverait des qualités plus sérieuses : les habitants sont travailleurs, patients, économes, simples et religieux. Spectacle qui console de bien des tristesses, la paroisse de Saint-Denis est peut-être celle de Lyon où les offices sont le plus fréquentés et où assistent le plus d’hommes. C’est parmi ces ouvriers du plateau que se trouve le mieux l’esprit lyonnais. L’église de la Croix-Rousse, soit avant, soit après la Révolution, y a contribué pour beaucoup.

SOURCES :

Il est inutile de citer soit la longue liste des auteurs où sont recueillis les documents, soit les archives municipales, qui contiennent un fonds des Augustins réformés très intéressant. Il suffit de connaître l’étude très complète de M. Grand : Les Augustins de la Croix-Rousse, par A. Grand. Imprimerie Waltener, 1889.