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Sa chevelure tremble, et je tremble comme elle ;
Dis-moi, pêcheur, dis-moi le nom de cette belle,
Ce nom cent fois appris et cent fois répété ;

Dis-moi toute harmonie avec ce nom unique,
Toute grâce mêlée à toute volupté,
Toute la poésie et toute la musique.


LE PÊCHEUR.


Ma journée est heureuse et mon filet s’emplit
D’un humide poisson, d’herbes étincelantes.
Le poisson se réveille et s’agite ; — les plantes
Sèchent au premier vent comme un cœur qui vieillit.

Mon cœur dans cet espace et ces senteurs vaillantes
Aux espoirs rejetés se rouvre, et se guérit.
L’universelle paix des natures puissantes
Est un vin qui m’abreuve, un pain qui me nourrit.