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Ô monts ! — Faîtes prochains des clartés sidérales !
Neiges des jours pâlis, — ô neiges automnales !
Houles qui parfumez ces pacifiques mers !

Devant vos Océans je m’incline, — et j’adore
Vos silences, vos cris, vos repos, vos hivers,
Ô monts ! — Splendeurs des nuits et berceaux de l’aurore !


KARL.

Toi qui troubles la paix des nonchalantes eaux,
La paix des eaux d’argent, la paix des eaux glacées ;
Toi dont la barque joue avec les gais ruisseaux
Dans le frémissement des rames balancées,

Pêcheur, — vois-tu couchée, auprès des longs roseaux,
La fiancée unique entre les fiancées ?
Sa robe s’enfle au gré des brises insensées,
Comme s’enfle la voile au mât des lourds vaisseaux.