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du Couvent.

pour aller à la prière. Agnès descend séparément et la rejoint bientôt ; un sourire expressif dont le mistère n’est connu que d’elles, dit beaucoup, et la prière faite, s’appercevant qu’elles ont les yeux battus, nos innocentes prétextent une migraine, un officieux mal de tête, pour motiver l’enflûre, la langueur et la pésanteur de leurs yeux.

Un frugal déjeuner succède à la prière. Le déjeuner est suivi d’une lecture de morale de l’école des jeunes filles, du théâtre de Mesdames de Beaumont et de Genlis, et qui pis est, d’un sermon impromptu de la maîtresse qui fait bâiller nos espiègles et peut empêcher la digestion de leur déjeûner. On travaille, on babille, on fait des niches à ses compagnes, on tue le tems à lire des Romans et bientôt midi sonne. On dîne, même lecture, même ennui, dont l’appétit dédommage et dont les graces viennent délivrer. La tâche du soir est donnée et il est permis de se promener dans les jardins, pendant une heure et demie.

Le Soleil étant à son plus haut périgée