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du Couvent.

les ; que votre fureur pour vos tristes images ne vous permette pas de faire votre ronde et de troubler nos naissantes et apprentives Tribades. Elles vont dans peu l’être autant que vous. La Nature le veut ; c’est le seul moyen d’être sage au Couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser.

Reste un dernier voile, et c’est celui qu’a plus de peine à ôter toute femme qui a encore un peu plus de pudeur que de lubricité ; on veut être nue ; l’amant prie, mais l’idée effarouche ; quelquefois l’amour-propre se met de la partie et telle femme ne refuse de se montrer dans le deshabillé d’Eve, que parceque n’étant pas aussi belle et aussi neuve que notre première mère, elle craint de montrer ses imperfections et de dégoûter un galant. C’est, je crois, la seule vertu d’une femme ; et celles qui ont partagé mon lit, m’ont au moins donné cette raison en confidence, pour la plus grande justification de leur sexe. Une femme belle dans toute la force du terme, gagne trop à se montrer digne des hommages d’un galant connoisseur, pour se refuser ce petit triomphe