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du Couvent.

tique tronc par ses caresses dangereuses ; leurs joues colorées du plus beau carmin feraient pâlir le corail, et la blancheur de leurs gorges naissantes égale celle de l’albâtre. Que de baisers que de larmes expressives !

Déjà la soie et le lin ont disparu. Louise est la femme de chambre d’Agnès, et Agnès est à son tour celle de Louise. Les deux fichus se sont envolés au même instant, et ce geste offre deux seins dignes de Jupiter et de Mars. Louise se récrie sur la beauté des contours et la fermeté des têtons d’Agnès ; elle les presse et les pitchotte amoureusement. Sa langue se porte naturellement sur chaque bouton de rose et cette action en augmente l’incarnat. Finis, dit Agnès, tu es folle, quelle invention ! tu me fais tressaillir, je brûle, finis, tu me ferais mourir ; finis, ou je vais t’en faire autant. Oh ! dit Louise, tu crois que j’aurai, comme tout mon sexe, la sotte manie de refuser ce que je desire ? non, fais, et tâche de mieux déviner une autre fois. Si ce badinage te fait plaisir, paye-moi de retour et si mon sein ne vaut pas le tien, que l’amitié y