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du Couvent.

bleaux, et de jolis meubles, qu’elle nomme boudoir, mais où l’on n’a jamais voulu me laisser entrer ; maman n’en sortait jamais, et tous les jours après avoir querellé mon papa pendant une heure au moins, sur son amour pour les procès, la chasse et le vin, sur le peu de zèle qu’il a de lui faire compagnie, et la promener, elle se retire avec humeur dans ce petit endroit où elle ne veut voir personne, qu’un petit abbé, vicaire du village, et qu’elle a pris pour son directeur, pour se mettre à la mode des Dames de qualité. Je crois même qu’elle ne se fâche régulierement contre mon papa, chaque jour après que le dîner est desservi, qu’afin de le forcer à prendre de l’humeur et s’en aller ; car il n’est pas plutôt sorti que M. le vicaire entre par une porte du jardin, cachée dans les charmilles qui avoisinent le petit cabinet ; et lorsqu’il est avec maman, elle n’est visible pour personne et je reste seule avec une vieille dégoûtante qui gronde sans cesse. Si je cueille une fleur, elle me frappe ; si je joue au volan, elle me dit que je gagnerai une pleurésie et que j’en mour-