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si comme Sterne, je suis Yorick ; ma Vanessa, si je suis le docteur Swift ; mon Héloïse, si je suis Abailard ; ma reine enfin, si, comme je le crois, tu n’as pas les goûts incestueux l’amour des Héiduques et la dépravation des Messalines, Faustines et Julies.

Daigne caresser, apprivoiser ce mien enfant timide qui n’a pas encore été en présence de la Beauté. Souris à son approche, comme tu souris à la mienne. Puisse-t-il te désennuyer. Quand le Soleil, tout simplement, pour ne pas dire du Phébus, aura éteint ses rayons brulans sur l’humide sein de Thétis et aura fait succéder le souffle rafraîchissant du Zéphyr aux ardeurs insupportables du Midi : Lorsque tout qui respire se délassera des fatigues du jour, en fêtant son oreiller, toi, aimable paresseuse, mollement couchée entre deux beaux draps fins, lis cet ouvrage, il servira à allumer tes désirs et te procurera l’avant-goût de ces plaisirs qui seroient plus vifs, si j’avois moi même le bonheur d’arroser