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ÉPITRE

A MANON.

En lui envoyant un exemplaire de cet ouvrage.

O la plus froide des Manons
Beauté farouche autant que belle,
Jusques à quand ton cœur rébelle
Méprisera-t-il mes leçons ?
Morceau d’albâtre, étui d’ébène,
Force attractive de mes sens,
Quand des baisers bien ravissans
Voudras-tu m’accorder l’aubaine ?
Mais non, j’ose espérer envain,
Le ciel te fit un cœur de glace,
Et l’entoura d’un triple airain.
Comment envahir cette place ?
Que de regards ! que de sermens
Ma tendresse a mis en usage,
Pour mériter que mon hommage
Me valut des plaisirs charmans !
Si l’exemple d’Anaxarête