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du Couvent.

d’Agnès. Tirons le rideau. J’ai voulu peindre Agnès novice, et pas Agnès suceuse. Si le lecteur veut se faire une idée des scènes lubriques qui se sont passées entre le Sylphe et Agnès, il peut consulter le poëme de la Foutr...., les Mémoires de Saturnin, l’Arétin Français, et la Messaline Française… Ma muse pudibonde à ces sortes de tableaux, refuse son ministère, et je ne veux prêcher que la sensibilité ; en voici un trait digne de passer à l’immortalité.

Siècles à venir, scientifique postérité, vous, mes chers contemporains qui ne croyez pas aux beaux sentimens, ou qui y croyez sans les pratiquer, écoutez, admirez, et imitez ce rare exemple d’amitié. Tel auteur nous fait dans ses ouvrages de beaux tableaux d’actions patriotiques, qui n’a jamais eu la pensée d’obliger un malheureux, et tel lecteur s’extasie et larmoie à la vue d’un passage où la sensibilité respire, qui comme la plupart des auditeurs à la sortie d’un beau sermon, dit que le prédicateur a fait son métier, qu’il faut qu’il fasse le sien, et n’en est pas plus disposé à en mettre les belles leçons à profit. J’ai perdu, il est vrai,