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du Couvent.

jalouse de son bonheur, avertit les autres nones. On nous épia, et nous fûmes surpris dans une posture peu équivoque. Je fus obligé de disparaître, et de laisser la pauvre Thérèse en proie à la fureur de la cohorte embéguinée qui l’ensevelit dans un cachot obscur, où elle mourut victime de son imprudence, sans que j’eusse pu la sauver. Je la regrettai sincèrement. Elle était aimable, tendre, voluptueuse, complaisante et spirituelle. Je me consolai de la perte de Thérèse avec la sœur Sainte-Emilie, avec qui je pris la forme d’un angola qu’elle aimait beaucoup. Elle me couchait avec elle, ignorant, l’innocente qu’elle était, qu’elle mettait un chat gourmand à côté de son fromage ; et que ce chat était un Sylphe ainsi métamorphosé pour l’amour d’elle. Figure-toi sa surprise, quand me caressant la première nuit, elle sentit ce que sa main blanche frottait légèrement, cessant tout-à-coup d’être le dos d’un angola, devenir ce qui te fit hier tant de mal et tant de plaisir. Quelle volupté ! Quelle tendresse ! Que de préliminaires délicieux Que de caprices charmans ! Quels alentours ravis-