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du Couvent.

cependant quelque remede à ses maux, en lui procurant l’effusion de cette douce rosée qui rafraîchissait et guérissait tout ce qu’elle touchait, mais ce qui a fait le mal peut seul le guérir, et ce n’est pas son doigt, vous le savez bien.

C’est ainsi que la pauvrette exhalait seule dans son lit, sa douleur et son impatience. L’oreiller, trempé de ses larmes, était quelquefois pris dans son délire pour le Sylphe lui-même ; on le serrait, on le pressait, on le baisait, on le mettait entre ses f..... vains efforts ! Mais le jour paraît. Agnès voit paraître l’aurore, et le calme attendrissant de la nature au lever de cette déesse n’a point de charmes pour elle. Le chant des oiseaux qui saluent l’astre brillant des cieux, ne touche pas son oreille. La vue des arbres qui dégoutent une fraîche et limpide rosée, ne dit rien à son cœur. La douleur l’occupe toute entière ; elle saute du lit, ouvre la fenêtre pour se rafraîchir, et sécher la sueur brûlante dont les agitations de la nuit et la chaleur de la saison l’avaient inondée. Je crois qu’à ce motif s’en joint un autre plus pressant en-